Toujours dans l'actualité j'en ai fait ma profession, et je dois pouvoir répondre à vos interrogations pour des conseils d'achat ou de choix technologiques.
En attendant, un peu de...


NOSTALGIE ?

A une époque ou l'Europe était le berceau technologique de tout ce qui ne s'appelait pas encore la Hi-Fi et le Home Cinéma, nous fonctionnions aux Schneider, Grundig, Pathé Marconi, Teppaz, Telefunken et autres Téléavia. Ces deux dernières marques ont migré pour devenir le groupe Thomson, tandis que Schneider s'est fait engloutir par Philips.
Nous étions en pleine période des années "70", et si "peace and love" s'affichait partout, nos parents écoutaient leurs électrophones stéréophoniques (nouvelle technologie très en vogue!!!).
BST régnait en maître sur le marché de l'électrophone et équipait tout les modèles "combinés" des grandes marques, premiers modèles de "chaînes stéréo intégrées", qui comprenaient généralement une platine BST avec chargeur 10 disques, un platine cassette audio, et un tuner avec sa grosse manivelle!... Il est vrai que c'était aussi l'époque ou les magnétophones avaient des
prises "jack 3,5" pour brancher deux micros, et un casque d'écoute..

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Les lecteurs enregistreurs de cassettes audio diffusaient énormément de souffle en lecture, et les ingénieurs des grandes marques ont du rivaliser d'imagination et d'astuces technologiques pour réduire ce défaut en utilisant des correcteurs physiologiques, et des compresseurs audio.

C'était l'époque du DNL, du DNR, puis ce fut l'arrivée du Dolby Noise Réduction et du système High Com de Telefunken, plus performant car non destructeur de fréquences, mais exclusif à la marque! Le Dolby NR version B (le A était réservé aux studios d'enregistrement) agissait sur le souffle en déformant les hautes fréquences à l'enregistrement. Bien entendu, il fallait décomprimer les fréquences à l'écoute pour que la musique soit respectée. On l'utilisait donc en lecture et en enregistrement, et les gains en souffle, sans être spectaculaires, étaient bien appréciables... On gagnait 8 à 10 dB de dynamique sur ce type de traitement.
A titre de comparaison la version Bolby NR A faisait gagner 20 dB, et réduisait considérablement le souffle, tandis que le système concurrent, mais professionnel, DBX I permettait de grignoter + 30 dB de dynamique pour une disparition totale du souffle!!!

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A la plus belle époque de l'enregistrement sur bandes c'est TEAC qui a battu tous les record avec les machines X 2000 R dont le rendu sonore permettait d'atteindre 110 dB de dynamique, et 100 dB de rapport signal sur bruit, pour une plage de fréquence comprise entre 30 et 40 000 Hz!... (voir ci-dessous)

De quoi qu'il me cause le Monsieur ?

Pardon à tous, j'en oublie l'élément de base, les normes haute-fidélité...

Apparues à cette époque elles étaient déclinées sous deux labels : la norme française NF, et la norme allemande DIN. C'est plutôt l'allemande qui a servi de référence, et s'est vu consacrée par les grandes marques. En fait, comme une charte de qualité, des paragraphes détaillaient les principes qu'un élément audio devait respecter pour être sacralisé "Haute-Fidélité". La norme la plus prestigieuse était identifiée sur l'appareil par un tampon, ou un logo en relief intitulé "DIN 45500"...
La classe!

Voici les principales exigences pour obtenir cette norme :

- l'appareil doit être stéréophonique ou monophonique,
- il doit avoir un rapport signal sur bruit (rapport entre le bruit de fonctionnement et la restitution sonore) supérieur à 80 dB,
- il doit avoir une réponse en fréquence au moins équivalente à une échelle de 20 Hz à 20 000 Hz,
- il doit avoir un taux de THD (distorsion harmonique totale) inférieur ou égal à 1 %,
- et fournir une capacité dynamique le plus proche possible de 100 dB.

Ensuite, les normes se diversifiaient en fonction de la nature de l'appareil (sélectivité d'un tuner, fluctuations mécaniques d'un magnétophone, fluctuations d'une platine disque, etc).

Pourquoi de tels labels ?

Pour éviter les confusions entre le matériel de base simplement stéréophonique, et les appareils plus prestigieux offrant de réelles qualités acoustiques.

Aujourd'hui ces normes sont dépassées, le rapport signal sur bruit d'un lecteur laser de base est de 95 dB, 110 dB pour les modèles haut de gamme, la courbe de réponse d'une enceinte comme la Grande Utopia Be de Focal atteint une échelle jamais vue comprise entre 20 et 40 000 Hz, et tous les lecteurs et enregistreurs numériques n'ont plus de fluctuations mesurables!!!! Cependant, tous les enregistreurs numériques sont actuellement limités à 20 000 Hz!


Attention toutefois, avec le MP3 il n'est pas possible de restituer une courbe linéaire comprise entre 20 et 20 000 Hz puisque la compression numérique "saucissonne" le morceau de musique supprimant les fréquences au-delà de 16 000 Hz, et en dessous de 40 Hz!!!

MT

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