Il existe plusieurs types de multi amplification. Le principe reste toutefois le même, comme pour l'enceinte dont les haut-parleurs sont spécialisés, et bien on utilise une amplification spécialisée adaptée à chaque haut-parleur.
On peut ainsi décliner un amplificateur par enceinte, ou un amplificateur par registre (grave, médium, aigu). Dans l'idéal il conviendrait d'avoir effectivement un amplificateur par haut-parleur, ce qui est, en pratique, complété d'un filtrage actif par registre... On en arrive donc à une installation très complexe que l'on nomme "amplification active" (voir schémas).
Cependant, ce type d'installation peut s'avérer envahissante, honéreuse, et suppose une maîtrise technique très pointue...

LA BI AMPLIFICATION PASSIVE :

En stéréophonie on utilise dans ce cas deux amplificateurs avec deux solutions dont les résultats sont différents :

- un amplificateur par enceinte : impose d'avoir le même type d'amplificateur pour diffuser un son équilibré et naturel.
Les deux blocs monophoniques sont alors pilotés par un préamplificateur, ce qui garantie une diaphonie exceptionnelle (séparation des canaux gauche/droit). Certains utilisent des amplificateurs stéréophoniques "bridgés" en monophonie.
C'est une pratique que je déconseille car bien souvent le comportement musical devient plus dur, plus sec, et du coup, l'impression générale est plus désagréable, comme rendue plus agressive (lié sans doute aux limitations de l'alimentation de chaque bloc de puissance).

- un amplificateur connecté aux registres "grave" de chaque enceinte, et un amplificateur relié aux registres "médium/aigu" de chaque enceinte...
C'est la solution la plus équilibrée qui permet de dissocier le grave, souvent plus difficile à alimenter, et très consommateur d'énergie.
Le résultat est plus dynamique sans agressivité, les registres médiums sont plus tendus et mieux définis, ils ne sécroulent pas lorsque le grave est sollicité. La perception stéréophonique semble grandement améliorée. Ce qui me paraît surtout remarquable, c'est la spacialisation qui en découle : les masses orchestrales sont définies sur un espace plus large et beaucoup plus profond. Les solistes sont bien isolés avec tout le poids de la résonance de salle...
La comparaison avec un amplificateur stéréophonique de même qualité ne laisse guère de doute sur les possibilités beaucoup plus réalistes et étendues d'une telle installation. On peut même envisager d'alimenter des encientes plus puissantes avec une bi-amplification de niveau modeste.

En écoute cinq canaux on utilise dans ce cas au moins deux amplificateurs :

- le premier est stéréophonique et doit être relié aux voies principales qu'
il pilotera avec le même bonheur en écoute musicale ou en écoute "multicanale"... surout s'il s'agit d'un petit modèle européen de bonne facture (entre 60 et 100 Watts maxi)!
- le deuxième est un amplificateur "home-cinéma" traditionnel, de puissance convenable (5 x 100 watts est un excellent choix) qui ne sera utilisé que pour les voies d'effets arrières, éventuellement lattérales, centrale et pour l'alimentation du caisson de grave.

La liaison entre les deux amplificateurs se fera en "analogique" via les sorties "front" de l'amplificateur Home Cinéma, vers les entrées "aux, tuner ou CD" de l'amplificateur stéréophonique (voir schéma pour plus de détails).
Le lecteur DVD (s'il est le seul lecteur de l'installation) devra être connecté en liaison numérique pour l'écoute Home Cinéma et en liaison analogique pour la musique. Dans ce dernier cas seul l'amplificateur stéréophonique sera en fonction.

Il existe toutefois des alternatives intéressantes (ROTEL, NAD, ARCAM, CAMBRIDGE, VINCENT, CAIRN, NAIM AUDIO, LINN etc) comme les amplificateurs multi canaux avec préamplificateur séparé... Les prix sont très variables, de l'ordre de 1000 euros l'ensemble pour les plus modestes, à 6000 euros par bloc pour les plus évolués!
L'intérêt est de disposer de deux appareils distincts : préamplificateur et bloc de puissance. Chacun utilisant son propre système d'alimentation électrique. Toutefois, on trouve les mêmes restrictions d'usage sur un bloc de puissance utilisant cinq à sept canaux avec cinq à sept blocs d'alimentation... La promiscuité des circuits enfermés dans un même châssis rend la montée en température un peu excessive, et le poids de l'ensemble démoniaque.
Mais bon, l'économie de budget n'est pas négligeable!

Je reste toutefois persuadé qu'il vaut mieux privilégier une installation multi-amplifiée de puissance modeste mais de bonne construction (ROTEL, NAD, ARCAM, CAMBRIDGE).


LA BI AMPLIFICATION ACTIVE :

Elle concerne surtout les gens passionnés, et expérimentés. Son coût n'est pas négligeable, c'est la solution la plus extrême pour qui veut se concocter un système personnalisé obéissant à des critères d'écoute bien précis. On utilise alors le plus souvent des amplificateurs à lampes, des préamplificateurs à lampes, ainsi que diverses platines de type très haut de gamme.

Sur son principe on utilise un réseau préamplificateur + amplificateur + filtre externe par registre sonore, ce qui représente dans l'absolu six appareils pour une paire d'enceintes à trois voies!... Bien sûr des compromis sont possible, ainsi le préamplificateur peut être commun aux deux canaux...

A titre d'information, j'ai eu l'occasion de discuter avec un illuminé très fortuné qui, dans son château d'Ile de France, a installé un système de ce type qui monopolise plus d'une trentaine de voies par canal. D'ailleurs c'est simple, il suffit de voir les images sur son site
http://dan.bellity.online.fr/jyk pour constater qu'il est effectivement fou et fortuné!!!


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